association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit
GROUPE DE TRAVAIL
ECONOMIE DE LA CONTRIBUTION
Dernières réunions de travail du groupe :
- Vers LE TRAVAIL se substituant à L’EMPLOI : séance du 12 novembre 2015
Ce groupe de travail « Economie de la contribution », est une thématique au centre de nos préoccupations ; celle-ci a fait l’objet de plusieurs débats dans nos interventions publiques, dans nos publications et dans notre Manifeste 2010.- cf. www.arsindustrialis.org/manifeste-2010
Ses objectifs, comme expliqué plus en détail ci-dessous, sont d’approfondir cette question avec d’une part des membres de l’association - ceux-ci pourront, entre autres, nous faire bénéficier de leurs expériences dans des pratiques « contributives »-, et d’autre part avec des personnalités externes auxquels nous faisons ponctuellement appel pour confronter leurs points de vue avec les résultats de nos travaux.
Depuis la première réunion tenue en novembre 2010, les thématiques suivantes ont fait l’objet d’échanges de vue :
Depuis 2014, nous nous sommes concentrés sur les questions du Travail, de l’emploi et des revenus de base et du revenu contributif ainsi que les conséquentes induites pour la création de valeur en rapport avec la révolution numérique et l’impact des plateformes numériques globalisées ; cela a donné lieu aux séances suivantes ayant pour Thématique Vers le travail se substituant à l’emploi :
Lien enregistrement : (à retrouver)
Revenu contributif / travail contributif : dispositifs de reconnaissances ; évaluation et prix hors marché, sans personnalités extérieures
Valeur, Prix, Création de valeur, Dissociation travail/ revenu , avec Paul Jorion, François-Xavier Petit le 21/03/2015
Lien enregistrement :
Revenu de base et revenu contributif : leur légitimation respective, - y compris celui des intermittents - face au travail de la machine remplaçant le travail humain, avec Jean-Eric Hyafil et François-Xavier Petit, le 23/06/2015
https://www.youtube.com/watch?v=FtNReXOdKww&feature=youtu.be
QUELQUES PRECISIONS SUR CE GROUPE DE TRAVAIL
Ars Industrialis n’a cessé, à travers ses publications, ses débats au théâtre de la Colline, ses divers séminaires, sa participation à divers colloques, ses interventions dans des émissions de radio et de télévision, de forger et de faire connaître des propositions théoriques et pratiques sur les conditions permettant de faire évoluer le mode présent d’organisation industriel de producteur-consommateur vers une économie de la contribution, susceptible de mettre fin à une prolétarisation généralisée de moins en moins soutenable, que ce soit psychiquement, politiquement ou économiquement.
Dans notre Manifeste 2010, nous soulignions que la crise en cours n’est pas simplement financière : il s’agit de la fin d’une organisation économique et industrielle qui a marqué le XXè siècle, que nous caractérisons comme consumériste ; celle-ci a atteint ses limites en soumettant le devenir des systèmes sociaux au devenir du système économique, lequel a une emprise de plus en plus totale sur le système technique[1].
De plus en plus nombreux sont les instances publiques et les économistes remettant en cause les doxa néolibérales qui nous ont mené à cette faillite et à l’impasse présente avec les politiques de réductions budgétaires publiques : c’est par exemple le cas du rapport de l’ONU dit Rapport Stiglitz [2], lequel reconnaît que nous n’avons pas seulement à faire à une crise financière, mais à une crise du système économique et de ses pratiques, ainsi que du Manifeste des économistes atterrés de septembre 2010[3] et les propositions réalisés par des économistes européens "EuroMémorandum 2013" -www.euromemo.eu.
Dans notre manifeste de 2005, nous posions que le système consumériste atteindrait rapidement ses limites d’abord parce qu’il ruinait l’énergie libidinale, c’est à dire le désir, en le captant de façon destructive. Nous posions que le capitalisme est comme toute économie un stade de ce que Freud avait appelé l’économie libidinale, mais qu’à la différence des stades précédents, celui-ci conduit à l’épuisement de l’énergie libidinale elle-même. Cette thèse est désormais largement attestée, partagée et éprouvée par tout un chacun, qui constate le devenir pulsionnel et addictif de la consommation souvent en soi-même.
Or, la révolution numérique a fait émerger un nouveau type d’économie industrielle qui reconstitue une économie libidinale, c’est à dire un dispositif d’investissements dans des objets de travail et de socialisation : l’économie contributive est en cela précisément une économie libidinale, et elle se caractérise par un nouveau type de comportements individuels et collectifs, celui qui caractérise la figure d’un contributeur affilié à un réseau (qui n’est pas nécessairement électronique mais toujours social).
Cette nouvelle forme d’économie, nous l’entendons en tant que :
nouvel horizon en matière de développement économique et social ainsi que territorial, remettant en cause en particulier l’hégémonie des finalités de valorisation du capital et des formes de domination exercées par les tendances de plus en plus marquées à la fragmentation du travail salarial et de l’existence individuelle ;
régénération de nos désirs, c’est à dire de nos investissements[4], suscitant une autre forme de perception[5] en remettant en cause le primat de l’homo oeconomicus [6] et la « servitude volontaire »[7] et réhabilitant le bien commun et les processus délibératifs et démocratiques ;
reconstitution des formes de savoirs – savoir faire, savoir vivre, savoir théoriser – qui ont été détruites par le processus de prolétarisation et de désapprentissage auquel a conduit une socialisation des technologies exclusivement mise au service de l’augmentation des plus value au détriment de la qualité du travail et des résultats du travail [8] [9];
refondation des conventions comptables micro et macro-économiques et d’indices sociaux
Dans cette perspective, les prochaines séances seront centrées sur les questions suivantes :
- la poursuite de nos réflexions et propositions sur le revenu contributif , en particulier sur les aspects suivants : l‘institutionnalisation du travail contributif , la création de valeur et monétisation des projets, les droits au revenu dans le cadre d’une, nouvelle politique de distribution permettant d’atténuer les inégalités (15), le revenu contributif comme facteur de lutte en faveur de la négentropie , les modes de financement de ces droits au revenu (16) et (17).
- ce que nous entendons par Nouvelle Puissance Publique , en tant que processus de construction mettant en priorité l'intérêt commun et le devenir sur le long terme , en tant que mode d'organisation entre les sphères publiques et privées , et en tant qu'objectifs pour l'émergence d'une politique industrielle basée sur un nouveau type de croissance, sur l'intelligence collective et les réseaux contributifs open data
- l’importance d’une prise en compte en particulier des nouveaux « communs » résultant de la révolution numérique comme facteurs de développement de l’économie de la contribution (18) et (19) .
Ces séances sont organisées en présence de quelques membres d’Ars Industrialis et de deux ou trois invités ; seul un nombre limité de participants permet d’engager un dialogue constructif.
la séance est enregistrée et diffusée sur le site au sein de l’atelier de manière à être accessible à toute personne intéressée par le sujet..
Les personnes souhaitant apporter leurs commentaires et propositions peuvent le faire en adressant un mail à Arnauld de L’Epine : arnauld.delepine@sfr.fr
ARCHIVES DU GROUPE DE TRAVAIL :
- Enregistrements audio des séances de l'atelier
- Intervention de Bernard Stiegler lors de la séance du 6 Novembre 2010 (video)
- Intervention de Bastien Sibille : Entreprises à sources ouvertes
- Propositions pour le financement d'une croissance durable et soutenable : séance du 20 mars 2012
- Energie contributive : séance du 19 mai 2012
- Efficacité énergétique : séance du 28 janvier 2013
[1] cf. B. Stiegler , ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue, De la pharmacologie, Flammarion, 2010, p.163
[2] cf. Le rapport Stiglitz, Pour une vraie réforme du système monétaire et financier international, éd. LLL Les liens qui libèrent, 2010, p.32
[3]http://www.assoeconomiepolitique.org/?article140.
[4] cf. Yves Citton, L’avenir de nos humanités, Economie de la connaissance ou cultures de l’interprétation, La Découverte, 2010, p.47
[5] cf. Deleuze, cours du 24 Janvier 1984 disponible sur le site « la voix de Gilles Deleuze » , http://www.univ-paris8.fr/deleuze
[6] Frédéric Lordon, La crise de trop, Fayard, 2009, pp.115-117
[7] Frédéric Lordon, Capitalisme, désir et servitude, La Fabrique, 2010 p.30
[8] cf. Richard Sennet, Ce que sait la main, la culture de l’artisanat, Albin Michel, 2009
[9] cf. Gilbert Simondon, Du mode d’existence des objets techniques, Aubier, 1989
[10] cf. Amartya Sen, Un nouveau modèle économique, Odile Jacob, 2000 et L’idée de justice, Flammarion, 2010
[11] cf. site Ars Industrialis, Manifeste 2010
[12]cf. Maurizio Lazzarato, Expérimentations politiques, Ed. Amsterdam, 2009 , p.168 : « nous avons besoin de temps comme matière première fondamentale ».
[13] cf. Vocabulaire sur le site Ars Industrialis
[14] cf. Laurent Gadin, Les entreprises sociales, Revue du Mauss, 15 Mars 2010, http://www.journaldumauss.net/spip.php?article664
(15) cf. Alain Supiot, La Gouvernance par les nombres, Fayard, 2015
(16) cf. Bernard Stiegler, La Société automatique, T.1 L’avenir du travail , Flammarion, 2015;
(17) cf. Bernard Stiegler, entretien avec Ariel Kyrou, L’emploi est mort, vive le travail, Mille et Une nuits, 2015,
(18) cf. Le retour des communs, La crise de l’idéologie propriétaire, s/dir. Benjamin Coriat, Les Liens qui Libèrent, 2015
(19) cf. Michel Bauwens, Sauver le monde, vers une économie post-capitaliste avec le peer-to-peer, Les Liens qui Libèrent, 2015
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